
Mme Mapenzi Mema Thérèse, plaide pour la protection des femmes et fillettes accusées de sorcellerie et appelle les autorités à sanctionner les auteurs de cette pratique. La directrice du Centre Olame, l’a exprimé dans un entretien avec la RTNK, en réaction à un cas de meurtre d’une vieille dame en territoire de Walungu en début de cette semaine.
Partant du constat selon lequel, plusieurs femmes et petites filles de Kamole à Idjwi, Bushumba à Kabare, Kamisimbi , Kalole à Walungu et Luvungi dans la plaine de la Ruzizi , sont souvent torturées , filmées et parfois déshumanisées en pleine journée et souvent en présence des enfants , suite au phénomène « Mujakazi » qui les accusent de sorcellerie
Mme Mema Mapenzi Thérèse, estime que les autorités doivent se servir des images montrant les visages des auteurs de cette pratique pour ouvrir des enquêtes et rétablir des responsabilités quant à ce
« La violence sur les accusations à la sorcellerie continue de se manifester fort dans la province du Sud Kivu particulièrement dans le territoire de Kabare, Walungu et Idjwi. Et beaucoup des jeunes, femmes et hommes trouvent normale de lapider une petite fille, une femme âgée qu’on accuse sorcières. C’est qui détruit plus l’harmonie sociale, c’est de voir que ces femmes sont torturées la journée, filmées et parfois déshumanisées en présence des enfants et de tout le monde. La violence sur les accusations à la sorcellerie se normalise.
Pour moi c’est parce qu’il y a une complicité de l’autorité qui ne punie personne. Les images qui circulent sur ces violences montrent clairement les personnes qui maltraité les femmes, qui les frappent fort…ces images seraient même une preuve pour commencer les enquêtes et arrêter les auteurs. Malheureusement, comme personne ne les inquiète, ces injustices populaires, parce que je n’aime pas dire que se la justice, continue à se rependre ici et là. Ces gens ne sont pas différents des groupes armés qui violent et tuent les femmes. Je me sens très blessé d’un côté et.de l’autre côté j’ai la peur des nouvelles générations. Un jour je serai vieille comme ces femmes lapidées, peut être que j’aurai le même sort ? Pourquoi ne pas arrêter cela maintenant ? Et chercher une autre sanction à donner à ces femmes si réellement tout le monde croie en cela. Le grand problème est que c’est seulement les femmes pauvres, âgées et les petites filles orphelines nées hors mariages…et dans des circonstances où quelqu’un doit payer le prix de la misère, quelqu’un doit être responsable du malheur qui frappe la famille.
Aux habitants qui s’adonnent à ces pratiques, je les supplie d’arrêter de faire couler les larmes, ils sont plus sorciers. Sorcières que ces femmes. Ils portent les sangs de ces femmes sur leurs mains, et vraiment leurs enfants risquent aussi un jour de les traiter de la sorte. Qu’ils cherchent une autre punition que de faire ces genres de violence.
Aux autorités, de protéger les personnes âgées, et toutes ces personnes accusées de la sorcellerie. De considérer cette situation comme une priorité. Dans les villages comme Kamole à Idjwi, Bushumba à Kabare, Kamisimbi, kalole à Walungu…, Luvunge dans la pleine plusieurs femmes subissent des atrocités et ont besoin de la protection de l’état. Le fait de ne pas punir ces actions favorisent les injustices populaires. Et quand personne ne fait la justice, quand l’impunité s’installe c’est alors que les injustices dominent avec plusieurs conséquences.
Le Centre Olame s’occupe de ces cas d’accusation à la sorcellerie, et nous avions même plaider pour une journée internationale de lutte contre la sorcellerie. Cette journée est célébrée chaque le 10 août. Nous avions fait une analyse avec une organisation allemande et nous avions trouvé que les femmes sont maltraitées dans 45 pays en les accusant de la sorcellerie. Les plaidoyers se font et aujourd’hui, nous trouvons que les accusateurs ont souvent les mêmes motifs : accusant les femmes d’être responsables des malheurs qui frappent les communautés »
Et d’ajouter que le Centre Olame traite depuis plusieurs années des questions liées aux accusations de femmes de sorcellerie et compte plusieurs plaidoyers au niveau national et international en vue de barrer la route à l’injustice populaire qui occasionne la mort tragique des femmes et petite fille accusées de sorcellerie.
En somme, cette structure a déjà réalisé une analyse avec une organisation allemande et selon laquelle, les femmes sont maltraitées dans 45 pays en les accusant de la sorcellerie et les plaidoyers continuent jusqu’à ce jour pour barrer la route à pratique.