10 ans du Rapport Mapping : Le centre OLAME exige justice

Des milliers de manifestants, membres des différentes organisations de la société civile ont débuté ce jeudi 1 Octobre 2020 une marche dans les rues de Bukavu (Sud-Kivu) pour réclamer le suivi des recommandations du Rapport Mapping qui dévoile les différents crimes commis en RDC.

Partis de la place Munzihirwa, du nom de l’archevêque tué lors de l’entrée de la rébellion de l’AFDL, ces manifestants véhicules plusieurs messages.

«Le centre OLAME Bukavu dit non à l’impunité et réclame justice et réparation en faveur de toutes les victimes des atrocités en RDC: recherchons donc ce qui contribue à la paix et ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction (Rm 14, 17-19) »

Pour les autres. Ils entonnent des chants en faveur dudit rapport. « No justice, no peace » ; « Debout Mapping », soutiennent-ils.

La marche va chuter au gouvernorat de province où un mémorandum adressé au président sera déposé.

Cette manifestation est organisée suite à l’appel du Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege. Ce dernier s’investit pour obtenir la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les auteurs des crimes graves contenus dans le Rapport Mapping.

Rapport Mapping quid?

Le rapport de mapping de l’ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s’agit d’un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d’une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d’attaques contre des enfants, ainsi que d’autres exactions commises par une série d’acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l’équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Ce rapport est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l’absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.