Tel a été le mot d’ordre du bureau de coordination de la société civile du Sud – Kivu pour le jeudi 30 Juin 2011. Ce mot d’ordre a été observé par toutes les organisations membre de la société civile et les agents des services étatiques. Les magasins ont ouvert leur porte, les commerçants ont vaqués à leurs occupations, et le transport n’était pas perturbé. Une vie normale pour le paisible citoyen congolais de Bukavu. Sur toute l’étendu de la province, les bureaux sont restés fermés et c’étais un jour de repos et de méditation pour les employés. « Quel congo pour nos enfants et notre postérité… » chuchotaient les langues sages sur les artères de la rue… Personne ne pouvait s’imaginer qu’à la veille des élections un tel événement pouvait passer inaperçu dans une région stratégique comme le Sud – Kivu.
Par contre les organisations de la société civile du Sud – Kivu, dont le Centre Olame fait partie, ont lancé un appel aux acteurs de la société civile à participer massivement au sit-in prévu ce 30 juin 2011, à partir de 8 heures précises en tenue de deuil à la “place de l’indépendance” afin de compatir avec les frères et sœurs victimes des enlèvements et exactions graves.
Pendant 45 minutes à peu près, des hommes et des femmes, membre des organisations alliées à la coordination de la société civile, ont observé ce sit-in. Sous un calme apparent, en tenu de deuil et visages désolation, mains sur la joue, les sit-innéistes ont observés les consignes du jour. Brandissant les calicots et papiers collés aux dos et poitrines sur lesquels ont pouvait lire : « 51 ans après l’indépendance de la RD Congo, le Sud – Kivu ne mérite pas l’insécurité permanente », « peuple congolais, mobilise toi pour défendre ton destin », « nous n’avons pas des filles vierge à sacrifier aux criminels », etc.
Mme Elodie NTAMUZINDA, présidente de la société civile du Sud – Kivu, avec toutes les organisations présentes, se sont rendues après ce sit-in au bureau de la coordination de la société civile dans une marche pacifique sans tam tam. Sur la route, la population pouvait lire et interpréter les différents messages sur les banderoles et papiers. C’est à son bureau où elle a pris la parole devant la presse locale pour remercier les différentes organisations présentes à cette activité de plaidoyer et justifier le mobil de ce sit-in. Dans son speech, elle a dit que ce sit-in a atteint son objectif de rappeler aux autorités locales et nationales sur la situation sécuritaire et humanitaire qui ne cesse de se dégrader au jour le jour sur toute l’étendue de la Province du Sud Kivu, les multiples et graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international qui s’en suivent notamment la prise en otage, les meurtres et assassinats, l’esclavage sexuel, les viols perpétuels des femmes et jeunes filles, le pillage systématique des ressources naturelles et champêtres, l’incendie des villages, l’imposition de la rançon aux victimes, le déplacement forcé des populations…
Elle a poursuivi son speech en déclarant « … rien ne sert de célébrer cette journée pendant que nos populations continuent à subir les affres des hommes en armes et en uniformes … »
Le Centre Olame, partie prenante l’organisation de cette activité et membre permanent du bureau de coordination de la société civile, s’est réjouit de la réussite de cette activité conjointe. Sa participation dans la préparation d’un mémorandum et l’organisation technique de cette activité ont été saluées par la présidente de la société civile. Nous espérons que cette action aura ses effets dans la province du Sud – Kivu en particulier et le pays en générale.
Bâtir un Congo plus beau qu’avant : un devoir à accomplir pour célébrer le 30 juin de chaque année!